Jeu d’accordéon diatonique
Depuis le XIXe siècle, l’accordéon diatonique est un instrument de musique très apprécié des Québécois. Comme le violoneux, le joueur d’accordéon jouit d’une reconnaissance dans son milieu. Il exerce son art dans les veillées de danse et les nombreuses fêtes populaires qui jalonnent l’année, mais également dans les bazars paroissiaux, les expositions agricoles et même les chantiers forestiers.
À compter des années 1930, la radio contribue à faire connaître certains artistes, comme le virtuose Alfred Montmarquette et La Bolduc, et à populariser certains airs d’accordéons – notamment des reels et des rigodons – partout dans la province.
Cependant, l’accordéon diatonique restera particulièrement populaire dans l’est du Québec, soit sur la Côte-du-Sud et dans la région de Charlevoix.
Indissociable de la musique traditionnelle, le jeu d’accordéon diatonique par les musiciens québécois se caractérise toutefois par un style particulier, un swing rapide et dynamique au rythme du battement du pied, qui a été comparé au jazz des années 1930. Cette pratique se situe au carrefour des influences écossaises et irlandaises au XIXe siècle et des influences françaises et américaines au XXe siècle.
L’apprentissage du jeu d’accordéon diatonique se fait surtout par imitation. Les interprètes actuels ont été initiés pour la plupart par des porteurs de tradition de leur entourage. Quant au répertoire, il est transmis par la mémorisation, étant donné qu’il existe très peu de partitions musicales spécifiques à cet instrument. Les joueurs d’accordéon jouent à l’oreille. La numérisation des enregistrements et l’utilisation des ressources informatiques ouvrent de nouvelles perspectives en matière de transmission et de diffusion de cette pratique artistique.
Le jeu d’accordéon diatonique a été désigné élément du patrimoine immatériel le 26 août 2021.
