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Pratique du canot à glace sur le fleuve Saint-Laurent

La pratique du canot à glace sur le fleuve Saint-Laurent, qui est attestée chez les Amérindiens par les écrits de Samuel de Champlain, s’est perpétuée jusqu’à nos jours. Moyen de transport à l’origine, cette tradition québécoise s’est transmise à travers les « passeurs », qui assuraient la traversée hivernale des personnes, des marchandises et du courrier entre les deux rives avant l’avènement des premiers brise-glace, au début du XXe siècle. Après avoir été utilitaire, la pratique du canot à glace sur le fleuve Saint-Laurent s’est prolongée dans le contexte de compétitions sportives. La première course a été organisée dans le cadre du Carnaval de Québec, en 1894, et elle figure à la programmation de cet événement hivernal chaque année depuis 1955. Des centaines de personnes s’adonnent aujourd’hui à ce sport.

La pratique traditionnelle du canot à glace sur le fleuve témoigne d’un ensemble de connaissances sur la navigation hivernale sur le Saint-Laurent, de savoir-faire des canotiers eux-mêmes et des constructeurs d’embarcations ainsi que d’expressions et de représentations associées à cette activité risquée devenue ludique et sportive. Source de fierté pour les participants aux compétitions, qui assurent désormais la pérennité de cette tradition, les courses à travers les glaces, l’eau vive et le frasil soulèvent en outre l’enthousiasme des spectateurs. Manifestation de l’adaptation à l’hiver, la pratique du canot à glace demeure donc un trait culturel distinctif et bien vivant qui contribue à la définition de l’identité québécoise.

La pratique du canot à glace sur le fleuve Saint-Laurent a été désignée élément du patrimoine immatériel le 6 février 2014.

Canot à glace sur le fleuve Saint-Laurent

Canotières dans la « fumée de mer » du Saint-Laurent par une froide journée de janvier © Thierry Gaudet-Savard, 2011