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Barry, Robertine

Naissance - Mort : 1863 ‒ 1910

Robertine Barry grandit dans une famille assez aisée du Bas-Saint-Laurent. Après des études élémentaires aux Escoumins, puis au couvent de Trois-Pistoles, elle est pensionnaire au couvent des Ursulines de Québec, de 1880 à 1882. C’est là qu’elle s’initie au journalisme en publiant ses premiers textes dans le journal étudiant L’Écho du cloître.

En 1891, elle s’établit à Montréal avec une partie de sa famille, après la mort de son père. Elle est engagée à La Patrie et devient la première femme de son équipe de rédaction. Ses premiers articles portent sur l’éducation, une cause qui lui tiendra à cœur tout au long de sa vie. Honoré Beaugrand, le  directeur  du  journal, lui offre ensuite de tenir une rubrique hebdomadaire intitulée Chronique du lundi. Cette rubrique est publiée du 21 septembre 1891 au 5 mars 1900. Elle collabore aussi à la page féminine du journal, Le coin de Fanchette, qui est considérée comme le premier véritable courrier du cœur au Québec.

Après un séjour de six mois à Paris, où elle participe à l’Exposition universelle de 1900 comme représentante des Canadiennes, et une maladie qui la force à une longue convalescence, elle décide de réorienter sa carrière en lançant son propre périodique, le Journal de Françoise, une revue bimensuelle qui paraît du 29 mars 1902 au 15 avril 1909. Dans son magazine, elle offre des rubriques variées (santé, arts, lettres, culture, etc.) et des textes littéraires signés par des écrivains et des écrivaines.

En 1904, Robertine Barry reçoit le titre d’officier d’Académie décerné par la France en reconnaissance de sa contribution à la promotion de la culture française. La même année, elle se rend à la Foire universelle de Saint-Louis en compagnie de quinze autres femmes journalistes canadiennes. Elles fondent ensemble le Canadian Women’s Press Club et Robertine Barry en est élue vice-présidente. Elle préside également l’Association des femmes journalistes canadiennes-françaises. En 1906, elle est déléguée du Canada à l’Exposition universelle de Milan. En 1907, elle fait partie du comité de fondation de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste, considérée comme la première association féministe canadienne-française. Elle est ensuite fonctionnaire, mais décède prématurément en 1910.

Si elle n’est pas, à proprement parler, la première femme journaliste au Québec, comme on la présente parfois, Robertine Barry est néanmoins la première femme à vivre de ce métier, d’abord comme pigiste, puis comme membre de la salle de rédaction de La Patrie, enfin en éditant son propre magazine.

Robertine Barry s’illustre aussi par son engagement social et par son féminisme. Toute sa vie, elle réclame plus de droits pour les femmes, dont celui de s’instruire et de participer à la vie civique, ainsi que de meilleures conditions de vie et de travail pour les moins nantis de la société.

Robertine Barry a été désignée personnage historique le 8 mars 2021.

Barry, Robertine Wikimédia – Domaine public