Voir tous les personnages historiques

Jasmin, Judith

Naissance - Mort : 1916 ‒ 1972

Née à Terrebonne, Judith Jasmin grandit dans un milieu familial hors norme. Son père, Amédée Jasmin, exerce la profession de notaire, mais il est surtout un intellectuel en avance sur son temps. À 40 ans, il décide de vendre son étude pour partir en France avec sa famille. Au début des années 1920, les Jasmin quittent donc le Québec pour aller vivre à Paris et la jeune Judith fréquente le Lycée pour filles de Versailles. De retour au Québec en 1932, celle-ci désire poursuivre des études universitaires, mais la crise économique contrecarre ses projets. Elle termine son cours classique au Collège Marguerite-Bourgeoys de Montréal et intègre ensuite le marché du travail.

Elle se tourne vers le théâtre et joue dans diverses pièces sur des scènes montréalaises. Elle fait ensuite ses débuts à la radio en récitant des poèmes, puis en jouant dans des sketches et des radioromans, enfin en adaptant des textes d’auteurs contemporains.

En 1942, elle devient la première réalisatrice de programmes au réseau français de la radio de Radio-Canada. Elle assume alors la relève de réalisateurs durant leurs vacances d’été. C’est le début de sa carrière de réalisatrice d’émissions dramatiques, qui se poursuivra durant quelques années.

Au printemps 1947, elle entre au Service international de radiodiffusion de Radio-Canada, ce qui marque le début de sa carrière journalistique, même si elle continue de s’intéresser aux émissions dramatiques. En 1953, elle participe, avec René Lévesque, à la création du Service des reportages au réseau français de Radio-Canada à Montréal. Conçue pour la radio, l’émission quotidienne Carrefour est ensuite diffusée à la télévision d’État à compter de l’automne 1955.

Judith Jasmin quitte son emploi permanent à Radio-Canada en 1957. Elle réalise plusieurs reportages filmés à partir de Paris en 1957 et en 1958. Pendant une dizaine d’années, la journaliste collaborera à diverses émissions où elle rencontrera des personnalités du monde artistique et politique.

Elle devient la première correspondante de Radio-Canada à l’étranger, d’abord à l’ONU en 1966, puis à Washington. De retour à Montréal en 1970, elle collabore à des émissions d’affaires publiques. En 1971, elle est élue présidente du Syndicat général du cinéma et de la télévision. L’excellence de son travail journalistique lui vaut, en 1972, le prix Olivar-Asselin de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. Judith Jasmin concevait l’information comme un service public avec une double mission d’éducation des citoyens et de moteur de changement social.

Judith Jasmin est décédée en 1972. Afin d’honorer sa mémoire, le prix Judith-Jasmin sera créé en 1975 par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec pour souligner les meilleurs reportages de la presse écrite et électronique.

Judith Jasmin a été désignée personnage historique le 8 mars 2021.