Conan, Laure

Naissance - Mort : 1845 ‒ 1924

Née en 1845 à La Malbaie, Félicité Angers est la fille d’un forgeron, également propriétaire d’un magasin général. Comme ses frères et sœurs, elle bénéficie d’une éducation supérieure à Québec au terme de son cours primaire. Durant trois ans, elle fréquente le couvent des Ursulines, où ses aptitudes littéraires se révèlent et lui valent plusieurs distinctions.

Elle embrasse la carrière littéraire par goût, mais surtout par nécessité. À la suite du décès de son père, en 1875, et de sa mère, en 1879, elle se retrouve dans une situation financière précaire qui l’oblige à gagner sa vie, ayant renoncé au mariage et à la vie religieuse. Aux côtés de ses frères Charles et Élie, elle côtoie certains intellectuels influents, notamment le futur historien Thomas Chapais et l’abbé Paul Bruchési, qui deviennent ses principaux protecteurs.

Sous le pseudonyme de Laure Conan, elle avait fait paraître en 1878 une première nouvelle intitulée « Un amour vrai » dans la Revue de Montréal. Elle signe ensuite des textes dans diverses revues. Mais c’est la parution, d’abord en feuilleton en 1882, puis sous forme de livre en 1884, du roman Angéline de Montbrun qui lance véritablement sa carrière littéraire. Cette œuvre est considérée comme le premier roman psychologique paru au Canada français.

Laure Conan publie également des romans historiques dont l’action se situe à l’époque de la Nouvelle-France ainsi que de nombreuses biographies religieuses. En 1898, le gouvernement français la décore de l’ordre des Palmes académiques pour son livre À l’œuvre et à l’épreuve, un roman historique mettant en scène le jésuite Charles Garnier. En 1902, l’Académie française lui décerne un prix Montyon – qui récompense des œuvres littéraires pour leur valeur morale – pour son roman historique L’oublié, un éloge au héros Lambert Closse, qui s’illustra pendant les guerres iroquoises au début de l’établissement de Ville-Marie.

Si Laure Conan s’est surtout distinguée par ses livres, sa contribution comme journaliste, surtout après 1890, n’est pas non plus à négliger, ne serait-ce qu’en raison du nombre de textes (biographies, essais, contes pour enfants, etc.) qu’elle a signés, soit près de 200 au total. Laure Conan est décédée à Québec en 1924.

Laure Conan a été désignée personnage historique le 8 mars 2021.