Fabrication artisanale d’accordéons diatoniques
L’accordéon est une invention du XIXe siècle. Cet instrument à vent est formé de deux caisses séparées par un soufflet. On en distingue deux types principaux : l’accordéon chromatique et l’accordéon diatonique. Ce dernier est caractérisé par la bisonorité de chacune des touches du clavier, selon qu’on pousse ou qu’on tire sur le soufflet, tandis que chaque touche de l’accordéon chromatique ne produit qu’une note. L’accordéon diatonique de fabrication québécoise se distingue par sa petite taille : il est généralement composé d’un clavier mélodique à dix touches et d’un clavier des accords à deux touches.
La fabrication d’accordéons diatoniques est attestée à la fin du XIXe siècle par le menuisier Odilon Gagné, du quartier Saint-Sauveur à Québec, qui transmet son savoir-faire à ses deux fils. D’autres facteurs prennent le relais de ces pionniers durant les années 1970, dont la famille Messervier de Montmagny, qui tracera la voie à des artisans en Mauricie, sur la Côte-Nord, au Saguenay et en Chaudière-Appalaches. Avec l’ouverture de l’atelier Accordéon Mélodie en 1991 et la tenue du Carrefour mondial de l’accordéon à compter de 1989, la ville de Montmagny demeurera toutefois le principal foyer de diffusion de cet instrument.
La confection d’un accordéon diatonique est un travail complexe, qui exige de l’artisan à la fois une habileté manuelle et des notions musicales. Les facteurs d’accordéons sont pour la plupart des musiciens – Marcel Messervier père est même un compositeur – et ils interprètent les pièces du répertoire traditionnel. Les ateliers sont généralement familiaux et le métier se transmet de génération en génération. Les accordéons diatoniques fabriqués au Québec sont appréciés des musiciens, non seulement du Québec, mais aussi de l’étranger.
La fabrication artisanale d’accordéons diatoniques a été désignée élément du patrimoine immatériel le 26 août 2021.
