Savoir-faire et pratiques associés aux pêcheries fixes du fleuve Saint-Laurent
Pratiquées d’abord par les Autochtones, les pêcheries fixes du fleuve Saint-Laurent constituent une longue tradition. Les engins de pêche fabriqués par les différentes nations autochtones sont connus grâce aux écrits des missionnaires et des explorateurs. Ceux des premiers colons le sont par les récits de voyageurs et par des documents iconographiques. Même si les façons de faire peuvent varier d’une région à l’autre, l’installation d’une pêcherie fixe consiste à ériger, sur l’estran du fleuve ou d’une rivière soumise à la marée, une barrière pour diriger les poissons vers un piège d’où ils seront retirés à marée basse. La technique a peu changé au fil des siècles, mais les fascines reliant les pieux des anciennes pêches ont été remplacées par des filets ou encore des treillis métalliques. Ces pêcheries fixes permettent de capturer plusieurs espèces, dont l’anguille dans sa migration automnale.
Le nombre de pêcheries fixes connaît un déclin important depuis la fin du XIXe siècle. En 2017, on ne recense plus qu’une quinzaine de pêches conçues pour attraper des anguilles et quelques autres destinées à capturer différentes espèces. Cette tradition est aujourd’hui perpétuée par des familles qui se sont transmis les connaissances sur l’installation de la pêche en fonction de facteurs comme la topographie du rivage, les courants et les marées ainsi que sur le comportement des différentes espèces de poissons. La pêcherie fixe est pratiquée surtout par des producteurs agricoles comme activité procurant un revenu d’appoint. Les prises sont aujourd’hui écoulées sur le marché local, mais certaines espèces ont été autrefois l’objet d’une commercialisation plus importante. Les gens qui tendent encore des pêcheries fixes sont fiers de perpétuer l’héritage de leurs ancêtres.
Les savoir-faire et pratiques associés aux pêcheries fixes du fleuve Saint-Laurent ont été désignés élément du patrimoine immatériel le 26 octobre 2023.
