Ferron, Marcelle

Naissance - Mort : 1924 ‒ 2001

La peintre et maître verrière Marcelle Ferron est une figure marquante de l’histoire des arts visuels au Québec. Sœur de l’écrivain Jacques Ferron et de l’écrivaine Madeleine Ferron, elle grandit dans un milieu qui valorise la culture. Après avoir fréquenté l’École des beaux-arts de Québec de 1942 à 1944, elle s’établit à Montréal en quête d’inspiration. Sa rencontre avec le peintre Paul-Émile Borduas sera déterminante pour l’orientation de sa carrière. Elle se joint au groupe des automatistes et est l’une des cosignataires du manifeste Refus global en 1948. Elle tient sa première exposition solo à Montréal l’année suivante.

Marcelle Ferron part pour la France en 1953 et s’installe en banlieue de Paris. Elle y séjournera jusqu’en 1966, participant à d’importantes manifestations collectives. Elle représente le Canada à la Biennale de Sao Paulo, en 1961, et est l’une des premières femmes à y recevoir la médaille d’argent. En 1964, elle s’initie au vitrail. De retour au Québec, elle continue de peindre et s’illustre en réalisant des verrières dans des lieux publics qui la consacreront comme artiste novatrice. La verrière de la station de métro Champ-de-Mars (1968) constitue son œuvre majeure. Pour la créer, la maître verrière entreprend des recherches sur les méthodes de fabrication et d’assemblage du verre afin d’adapter les vitraux au rude climat du Québec. Parallèlement à sa création artistique, elle poursuit une carrière dans l’enseignement à l’École des arts visuels de l’Université Laval de 1967 à 1988.

La carrière de Marcelle Ferron incarne un changement important dans la perception de la femme artiste au Canada français. Au XIX^e siècle et au début du XX^e siècle, la peinture pratiquée par les femmes est considérée surtout comme un loisir. Marcelle Ferron est l’une des premières artistes peintres francophones professionnelles du Québec à se consacrer complètement à son art et à pouvoir en vivre.

Marcelle Ferron s’est distinguée également par son engagement social. Elle est convaincue que l’art a une fonction sociale. Cette conviction explique sa volonté de rendre les œuvres plus accessibles, entre autres en intégrant l’art à l’architecture. Marcelle Ferron défend aussi la reconnaissance du statut de l’artiste, notamment des femmes, et revendique une plus grande représentativité des créateurs et créatrices du Québec sur la scène culturelle canadienne.

Marcelle Ferron a été désignée personnage historique le 9 août 2023.