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Riopelle, Jean-Paul

Naissance - Mort : 1923 ‒ 2002

Jean Paul Riopelle est un artiste multidisciplinaire qui a laissé sa marque au Québec et sur la scène internationale. Influencé par son maître à l’École du meuble, Paul-Émile Borduas, il fait partie du groupe des Automatistes et est l’un des cosignataires du manifeste Refus global en 1948. Installé à Paris avec son épouse, la danseuse et chorégraphe Françoise Lespérance, Riopelle avait participé l’année précédente aux activités des surréalistes regroupés autour de l’écrivain André Breton, notamment en cosignant le manifeste Rupture inaugurale. À la fin de 1948, Riopelle retourne en France avec son épouse et sa fille Iseult – la cadette, Sylvie, naîtra en France – et il se mêle à la vie artistique parisienne. Riopelle expose ses peintures, dont ses fameuses « mosaïques » de couleurs appliquées par petites touches, dans différentes galeries parisiennes, mais aussi à New York et à Londres, en plus de participer à différentes expositions collectives d’artistes contemporains. Il est notamment choisi pour représenter le Canada à la prestigieuse Biennale de Venise, où il reçoit un prix de l’UNESCO en 1962.

À partir de 1960, Riopelle, artiste consacré par la critique, diversifie ses formes d’expression : il se remet d’abord à la sculpture, puis explore la gravure, la lithographie, le collage et le pochoir. Parmi ses sculptures, il faut faire une place spéciale à La Joute, une sculpture-fontaine en bronze installée en 1976 au Parc olympique, puis en 2004 à la place Jean-Paul-Riopelle, sur l’avenue Viger Ouest à Montréal. Quant aux œuvres sur papier de l’artiste, elles témoignent de son intérêt pour les arts et les cultures autochtones. Il y puise l’inspiration pour créer des séries d’œuvres exécutées durant les années 1970, au moment où il renoue avec un art plus figuratif.

À compter de 1970, Riopelle revient régulièrement au Québec, notamment pour pratiquer la chasse et la pêche. En 1974, il se fait construire un atelier à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, dans les Laurentides. Il partage désormais son temps entre cet atelier et celui qu’il occupe en France. Il revient s’établir définitivement au Québec en 1990. Vers la fin de sa carrière, Riopelle troque la spatule contre la peinture en aérosol, qu’il projette au-dessus d’objets divers disposés sur la toile, un style qui s’inspire des graffitis urbains. C’est notamment en utilisant cette technique qu’il réalise, en 1992, son fameux Hommage à Rosa Luxemburg, fresque monumentale en 30 sections (40 mètres) réalisée dans son atelier à L’Île-aux-Oies. Riopelle dédie cette œuvre à la peintre américaine Joan Mitchell, qu’il a rencontrée en 1955 et qui deviendra plus tard sa compagne de vie. De 1986 à 2002, Huguette Vachon partage la vie de Riopelle à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, puis au manoir seigneurial de L’Isle-aux-Grues.

Jean Paul Riopelle a remporté plusieurs honneurs et a eu droit à de grandes rétrospectives. En 1963, la Galerie nationale du Canada (Musée des beaux-arts du Canada) tient une exposition, qui est ensuite présentée au Musée des beaux-arts de Montréal et à la Art Gallery of Ontario. En 1967, le Musée du Québec (Musée national des beaux-arts du Québec) tient une grande rétrospective de ses œuvres, la première de cette importance au Québec. D’autres musées étrangers lui consacrent également des rétrospectives, dont le Musée d’art moderne de Paris, en 1981. L’exposition qui y est présentée sera reprise au Musée du Québec, au Musée d’art contemporain de Montréal, au Musée d’art moderne de Mexico et au Musée des beaux-arts de Caracas. En 1991, le Musée des beaux-arts de Montréal présente une importante rétrospective de l’artiste à l’occasion de l’inauguration du nouveau pavillon Jean-Noël Desmarais. Les œuvres de Riopelle se retrouvent dans plus de 60 villes réparties dans 18 pays et sur 6 continents.

Jean Paul Riopelle a été désigné personnage historique le 9 août 2023.