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Reford, Elsie, née Mary Elsie Stephen Meighen

Naissance - Mort : (1872 ‒ 1967)

Née à Perth en Ontario, Elsie Reford est la fille de Robert Meighen et d’Elsie Stephen. Elle est aussi la nièce de George Stephen, homme d’affaires prospère de Montréal qui deviendra le premier président de la Compagnie du chemin de fer Canadien du Pacifique. En 1882, la famille d’Elsie s’établit dans la métropole québécoise, où son père se joint aux entreprises de son beau-frère. Dans le milieu bourgeois où elle grandit, Elsie est initiée à la culture, notamment à la musique. En 1890, elle se rend en Europe pour parfaire son apprentissage du violon et du piano. Des séjours dans les villes de Paris et de Dresde lui permettent d’apprendre les rudiments des langues française et allemande. À son retour à Montréal, elle épouse l’homme d’affaires Robert Wilson Reford. Elle donne naissance à deux fils : Bruce en 1895 et Éric en 1900.

Le nom d’Elsie Reford est associé surtout aux jardins à l’anglaise qu’elle aménage patiemment de 1926 à 1958 autour de la villa Estevan, propriété de son oncle George Stephen située à l’embouchure de la rivière Mitis. Elle fréquente les lieux à compter des années 1890 et en hérite en 1918. Sur ce site jouissant d’un microclimat, elle parvient à cultiver des plantes rares et fragiles, indigènes ou exotiques, qui permettent aux Jardins de Métis de figurer aujourd’hui parmi les plus nordiques sur le continent. Cette passionnée d’horticulture fait état de ses expériences en publiant des articles dans des revues spécialisées étrangères, ce qui contribue à sa notoriété au-delà des frontières.

Elsie Reford s’illustre également par son engagement dans la promotion des droits des femmes et dans des activités philanthropiques. Elle est notamment cofondatrice, en 1907, du Women’s Canadian Club de Montréal, la première association du genre au pays, pour faire pendant aux Canadian Clubs réservés aux hommes. Le cercle sert à des fins patriotiques et vise à susciter l’intérêt des femmes pour les enjeux de l’actualité. C’est ainsi qu’Elsie Reford accepte la présidence du comité de financement des fêtes du tricentenaire de Québec pour la région de Montréal afin de recueillir des fonds pour l’achat des plaines d’Abraham. Durant la Première Guerre mondiale, elle se rend en Angleterre, au chevet de son fils blessé, et profite de ce séjour forcé à l’étranger et de sa connaissance de la langue allemande pour devenir traductrice au ministère de la Guerre. La participation d’Elsie Reford à l’effort de guerre se poursuit à son retour au Canada avec des discours en faveur de la conscription.

Elsie Reford se distingue aussi comme administratrice, de 1898 à 1913, du Montreal Maternity Hospital, associé à l’Université McGill, qui offre notamment les services de médecins et d’infirmières aux mères en difficulté. De 1908 à 1913, elle se retrouve à la tête du comité de direction de l’hôpital. Cette activité occupe une bonne partie de son temps, mais elle s’implique aussi dans diverses œuvres charitables montréalaises.

Le sculpteur Louis-Philippe Hébert immortalise Elsie Reford en la prenant comme modèle pour son monument à Madeleine de Verchères.

Elsie Reford est désignée personnage historique le 8 mars 2024.