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Katajjaniq

Le terme katajjaniq désigne la pratique du katajjaq, le chant de gorge des Inuits du Nunavik. Décrit par les premiers explorateurs européens de l’Arctique québécois, au début du XIXe siècle, il est encore pratiqué aujourd’hui. Le katajjaq est, en fait, un jeu vocal mettant aux prises deux femmes qui émettent des sons gutturaux jusqu’à ce que l’une ou l’autre soit à bout de souffle ou éclate de rire. On ignore son origine, mais des spécialistes lui prêtent une fonction spirituelle et festive associée à la chasse. Au début du XXe siècle, il est d’ailleurs condamné par les missionnaires, qui y voient une pratique chamanique. Depuis la levée de cet interdit, dans les années 1970, les porteuses de tradition ravivent le katajjaniq dans les communautés du Nunavik, mais aussi lors de festivals de musique au Québec, au Canada et ailleurs dans le monde. Tout en étant ancré dans la tradition, le katajjaniq se renouvelle et est interprété dans de nouveaux contextes.

Si les jeux de gorge ne sont plus exécutés dans le but de hâter le retour des chasseurs, d’attirer le gibier ou d’influencer les éléments naturels, ils n’en conservent pas moins certaines de leurs fonctions d’origine, dont le divertissement et la cohésion de la communauté. Évoquant le souffle du vent, le flux de l’eau, le cri des animaux, ou même un ancêtre ou un lieu précis, les chants de gorge constituent un répertoire transmis de génération en génération. Il en est de même des techniques vocales permettant de les exécuter. Considéré par les communautés du Nunavik comme une composante essentielle de leur patrimoine culturel et de leur identité propre, le katajjaniq est interprété à l’occasion de fêtes, de célébrations et d’événements politiques importants.

Le katajjaniq a été désigné élément du patrimoine immatériel le 27 janvier 2014.

La pratique du katajjaq

Pratique du katajjaq (chant de gorge) Robert Fréchette, © Institut culturel Avataq Mary Nassak Annahatak (à gauche) et Aina Annahatak (à droite) lors de la 19e Conférence des aînés du Nunavik en 2011 à Kangirsuk.