Lancement du manifeste Refus global
Année : 9 août 1948
La publication en 1948 du manifeste Refus global, écrit par le peintre Paul-Émile Borduas et cosigné par quinze jeunes personnes (surtout des peintres, mais aussi des artistes d’autres disciplines), est un événement important dans l’histoire du Québec. L’essai comprend neuf textes et présente les réflexions sur l’art et la société du groupe des automatistes, formé à Montréal en 1941 autour de Borduas, professeur à l’École du meuble.
Les cosignataires du Refus global sont Madeleine Arbour, Marcel Barbeau, Bruno Cormier, Marcelle Ferron, Claude Gauvreau, Pierre Gauvreau, Muriel Guilbault, Fernand Leduc, . Plusieurs de ces artistes d’avant-garde feront leur marque au Québec et même, pour certains, à l’étranger.
La parution du Refus global provoque une onde de choc, parce que le document s’attaque aux valeurs traditionnelles de la société québécoise. Les signataires aspirent non seulement à une plus grande liberté de création artistique, mais veulent aussi secouer les cadres jugés trop rigides de la société de l’époque et ouvrir davantage le Québec sur le monde.
Face aux critiques qu’il soulève de la part des autorités et dans la presse, le texte sombre dans l’oubli. Or, il exerce une influence profonde sur les artistes et apparaît ainsi comme l’une des premières manifestations au Québec de la modernité dans le domaine des arts visuels. De façon plus générale, le plaidoyer témoigne d’une volonté de libération culturelle et sociale. Quelques analystes y ont d’ailleurs vu un événement annonciateur de la Révolution tranquille.
Le lancement du manifeste Refus global a été désigné événement historique le 9 août 2023.