Rivière des Outaouais
Principal affluent du fleuve Saint-Laurent, la rivière des Outaouais en a longtemps été le prolongement pour accéder à l’intérieur du continent. Vestige du retrait de la mer de Champlain il y a 8 000 ans, la plus longue rivière du Québec occupe une place déterminante dans l’histoire, surtout comme voie de communication et de transport, mais aussi pour son rôle dans d’autres sphères d’activité.
Le bassin de la rivière des Outaouais est d’abord un territoire amérindien. Durant la préhistoire, c’est une zone de chasse et de pêche ainsi qu’un lieu d’échanges pour différents groupes d’Autochtones. À l’arrivée des Européens, la rivière devient la route des explorateurs et des commerçants de fourrures. Plusieurs forts, qui sont également des postes de traite, sont établis à des endroits stratégiques sur son parcours. Au XIXe siècle, les forêts de la région sont l’objet d’une intense activité. Les grands pins sont assemblés en immenses radeaux et dirigés par flottage au port de Québec, d’où ils sont exportés en Grande-Bretagne. Puis, c’est le bois de sciage qui est transporté sur la rivière et qui alimente des scieries de la région. C’est aussi au XIXe siècle que la rivière est dotée de canaux pour contourner les rapides. Au XXe siècle, elle est harnachée de barrages hydroélectriques, qui en régularisent le débit. Avec l’urbanisation, plusieurs municipalités y puiseront leur eau potable.
Même si elle a été baptisée du nom d’une autre nation, qui a monopolisé la traite des fourrures durant une brève période, la rivière des Outaouais était le territoire des Algonquins. Les premiers établissements permanents de colons remontent au début du XIXe siècle, avec l’arrivée de l’Américain Philemon Wright et de ses associés dans le canton de Hull, en 1800, et l’acquisition de la seigneurie de La Petite-Nation du Séminaire de Québec par le notaire Joseph Papineau, en 1803. Ces deux pôles de peuplement initiaux seront suivis par d’autres où l’agriculture et l’exploitation forestière feront progressivement reculer les limites de l’espace habité par des populations de diverses origines. La rivière a favorisé l’occupation non seulement du territoire de l’Outaouais, mais aussi du Témiscamingue et de l’Abitibi avant l’avènement du chemin de fer.
La rivière des Outaouais a été désignée lieu historique le 14 août 2017.